L'étain est certainement le premier minerai exploité par l'homme. Situé à faible profondeur sur des veines mises à nues par l'eau des rivières et par la mer, son extraction est aisée. De plus, un simple bon feu de bois suffit pour le travailler.
L'étain est utilisé depuis longtemps pour la fabrication d'objets d'usage courant et d'ustensiles de cuisine. Certains artisans ont particulièrement marqué le travail de ce métal, comme François Briot (Potier d’étain, Graveur et médailleur) et André-Charles Boulle (Marqueterie).
Notre société Les Fontes de Mars perpétue à sa manière cette tradition.
Dès l'Antiquité, l'étain, qui peut s'allier au cuivre comme au plomb, entra dans la composition du bronze. Homère évoquait déjà dans L'Iliade que "l'étain le plus pur" figurait sur les boucliers, les casques, les jambières et les chars des héros grecs, dans le but d'aveugler l'assaillant par les reflets du soleil.
Les cités méditerranéennes dépendaient, pour leur approvisionnement en étain, des Phéniciens, puis des Carthaginois. Ceux-ci veillaient jalousement sur leurs routes maritimes et entrepôts.
La fondation de Massalia (Marseille) par les Grecs en 600 av. J.-C. mit fin à ce monopole, le commerce pouvant se faire par voie (presque) terrestre avec l'Armorique et la presqu'île des Cornouailles via la vallée du Rhône mais aussi via la route du puy en Velay.
MARS, lieu où est basée notre société se situe sur cette route.
Reprendre aux Gaulois et aux Grecs le contrôle de la route de l'étain fit partie des objectifs de la conquête césarienne
A la Renaissance, en lieu et place de la vaisselle de terre cuite ou de bois, l'étain, imitant les formes de l'argenterie, était d'usage encore rare sur la table des rois et de la bourgeoisie car il était d’un prix trop élevé. Mais la vaisselle en bois étant considérée comme malsaine, l'étain de bon aloi remplaça rapidement les pièces en bois.
Au 16eme siècle, François Briot (1550-1616), potier d’étain, inventa les nombreux modèles qui donnèrent à l’étain ses titres de noblesses grâce à des créations extrêmement élégantes dont les très célèbres Plat et Aiguière de la Tempérance.
En Angleterre, au 17eme siècle, un décret ordonna que tous les vases et mesures pour le vin et la bière, vendus au détail dans les tavernes et boutiques, seraient dorénavant faites d'étain et porteraient une marque et un contrôle.
En France, pour renflouer les caisses du royaume, Louis XIV fit fondre toute la vaisselle d’argent à ses sujets. Ce qui provoqua l’essor de la vaisselle en étain de de son orfèvrerie.
Au 19eme siècle, l'étain a été délaissé en faveur de la faïence et la porcelaine, moins onéreuses et plus faciles à produire. En parallèle, on découvre comment argenter l’étain par un procédé de dépôt électrolytique (Galvanisation). Procédé auquel notre société a encore recours.
A la fin du 19eme et au début du 20eme siècle, l'étain revient à la mode. Notamment grâce à Jules-P Brateau dont les créations furent utilisées par les maisons Chaumette, Christofle.
Dans les années 70, de nouvelles marques d'étain ressurgissent. Les modèles créés sont principalement des pièces à usage décoratif.
Actuellement, des grands noms de la maroquinerie et du luxe ont remis l’étain au goût du jour.
Nos racines ainsi que nos parcours professionnels ne pouvaient que nous amener à travailler ce métal et à contribuer à faire perdurer l’histoire déjà riche de l’étain.